Qu'est-ce que la coraliculture ?

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La coraliculture est le nom donné à la culture des coraux.

Cette culture peut être réalisée à des fins commerciales, principalement à destination du marché de l'aquariophilie, ou dans le but de réimplanter les coraux dans leur milieu naturel afin de restaurer et protéger les récifs coralliens. Nous allons ici vous expliquer ce que sont les coraux, et en quoi la coraliculture contribue à leur protection.

  

Les coraux ... de quoi s'agit-il ?

Souvent confondus avec des plantes, les coraux sont en réalité des animaux très anciens (on peut les trouver dans des couches géologiques vielles de plus de 400 millions d’années !) qui composent les récifs depuis les 25 derniers millions d’années. Les récifs coralliens sont uniques : ce sont les plus grandes structures terrestres fabriquées par des organismes vivants, tout en restant des systèmes complexes. La création de ces structures est possible grâce à la synthétisation de calcaire par les coraux. Le corail est composé de plusieurs polypes qui sont donc installés sur la surface calcaire, et qui constitue en quelques sortes le « squelette » du récif.

Tous les polypes ont au moins deux caractéristiques physiques communes : une cavité gastro-vasculaire servant à l’absorption de nourriture et à l’évacuation des déchets, et un cercle de tentacules qui entourent cette cavité afin de la défendre et d’y capturer des aliments.

Les algues aiment s’implanter à proximité des coraux qui leur fournissent une protection, ainsi que les éléments nécessaires à la photosynthèse. En échange, les algues produisent les matières nécessaires à la croissance des coraux.

La grande majorité des récifs coralliens se trouvent dans les eaux tropicales et semi-tropicales. Ils peuvent être composés de plusieurs types de coraux : tabulaires, branchus, foliosés, en coupe, massifs, … Selon leur type, les coraux peuvent croître de 0,5cm à 10cm par an, à condition que les conditions de croissance (lumière forte, vagues modérées, température constante) soient favorables.

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Quelques chiffres sur les coraux :

  • 0,2% de la surface des océans : c’est la partie des océans occupée par les récifs coralliens, et pourtant ils sont présents dans plus de 100 pays, en longeant plus de 150 000 km de côtes. Ils offrent d’ailleurs une protection importante aux rivages en absorbant l’énergie des vagues, limitant ainsi l’érosion et permettant la sauvegarde d’écosystèmes complets situés entre les récifs et les côtes.
  • 25% de la biodiversité marine s’y retrouve, car les récifs coralliens sont l’habitat de plus de 6 000 espèces de poissons marins, et d’environ 1/3 des espèces marines. Au total, on estime entre 2 et 4 millions les espèces animales, végétales et monocellulaires qui y habitent.
  • 275 millions de personnes vivent à moins de 30 km de récifs de coraux, qui contribuent ainsi au développement de certains pays, en leur fournissant nourriture et protection, ainsi qu’un revenu important lié au tourisme … ce dernier point étant malheureusement une source de destruction des coraux.
  • 1 pays, la France, est le seul à posséder des récifs coralliens dans 3 océans ! Ces récifs et leurs lagons couvrent 57 557 km². La France a ainsi une grande responsabilité mondiale dans la préservation des coraux.

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Pourquoi le corail est en danger ?

Les récifs coralliens sont principalement en danger par la faute des conséquences de nombreuses activités humaines :

  • La pêche, que ce soit à cause des méthodes utilisées ou de la surpêche. En effet la surpêche récifale entraine un dérèglement dans la biodiversité du récif et, par exemple, la surpêche de poissons herbivores facilite le développement des algues qui asphyxient ensuite le corail. Certaines méthodes de pêche ne ciblent pas que les poissons et détruisent tout, comme par exemple la pêche à la dynamite ou au cyanure.
  • La récolte des coraux pour l’aquariophilie. On dénombre environ 2 millions d’aquariums d’eau de mer dans le monde, et la plupart sont décorés avec des espèces prélevées dans la nature. Il faudrait autant que possible privilégier les coraux issus de la coraliculture commerciale. De plus les prélèvements impliquent souvent une récolte au cyanure pour endormir les coraux avant la collecte et un fort taux de mortalité durant les expéditions.
  • Le tourisme non durable. Pour une grande majorité des pays possédant des récifs coralliens, le tourisme est une source importante de revenus. Et de ce fait, la pression du revenu touristique est une source de pollutions et de dégradations : ancres des bateaux mal placées, plongeurs négligents, eaux usées des hôtels non traitées avant évacuation, … Lorsqu’il est cassé, le corail ne peut pas se régénérer seul.
  • Le stress généré par les modifications des océans. Depuis 1961, les océans ont absorbé plus de 80% de la chaleur générée par le réchauffement climatique, ainsi qu’une grande quantité du CO2 en sur-quantité dans l’atmosphère. De ce fait, les éléments permettant un bon développement des coraux ne sont plus optimaux et les coraux blanchissent sous l’effet du stress.
  • Le déplacement des espèces invasives. En fonction des activités humaines à proximité, certaines espèces quittent leur environnement naturel pour s’installer dans les récifs coralliens, ou y sont même déplacées directement par les humains. Souvent, les prédateurs naturels de ces espèces sont absents de cette nouvelle zone de vie, leur permettant de se développer, altérant complètement l’écosystème.

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Quelques chiffres pour souligner le danger auquel sont soumis les récifs coralliens :

  • Les activités humaines menacent directement 85% des récifs coralliens.
  • 50% des coraux de la Grande Barrière de Corail, et 25% des récifs mondiaux ont disparus en 30 ans.
  • 3% des coraux restants disparaissent chaque année, quand la déforestation représente en moyenne 0,3% de disparition des forêts.
  • 2100 : selon les scientifiques, sans action forte, le corail aura entièrement disparu à cette date.

  

La coraliculture pour protéger les récifs coralliens ?

L’un des objectifs de la coraliculture est de restaurer et réhabiliter les récifs coralliens.

Des structures de récifs artificiels sont construits et implantés sur des zones où les récifs naturels sont fortement endommagés. Le but de ces constructions est de permettre un retour de l’écosystème marin, comprenant la faune et la flore spécifique à la bonne vie du récif, puis de réimplanter petit à petit des coraux sur ces récifs artificiels. Ce genre de projet est très long et peut durer plus de 5 ans. Ces zones, pendant leur implantation et par la suite, deviennent des zones protégées dans lesquelles il est par exemple interdit de jeter l’ancre ou de pratiquer la surpêche.

La coraliculture intervient suite à l’implantation de ce récif artificiel car pour y réimplanter des coraux, ils ne vont pas être prélevés ailleurs … ils doivent donc être élevés par l’homme dans des structures spécifiques.

Il faut aussi noter que l'objectif commercial de la coraliculture, qui est de faire pousser les coraux pour les mettre sur le marché de l'aquariophilie, contribue aussi à la protection des coraux en évitant leur prélèvement dans leur habitat naturel.

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Comment fonctionne la coraliculture ? 

La coraliculture utilise des modes de reproduction asexués naturels, qui permettent de diviser une colonie « mère » en plusieurs colonies « filles ». On parle alors de technique de multiplication, suivie du grossissement. Les « bébés coraux », après quelques centimètres de croissance, sont implantés sur les structures récifales.

Il existe deux méthodes principales en coraliculture : la mariculture qui est une culture de masse, immergée en lagon, et la culture hors sol qui est pratiquée dans des cuves.

Selon le type de coraux, dur ou mou, ils sont ensuite prélevés dans la culture, soit à la main, soit à l’aide d’outils (ciseaux, lames de rasoir, scie,…), puis manipulés en évitant toute contamination extérieure, avant d’être fixés sur les structures composant leur nouvel habitat.

La coraliculture peut aussi agir directement sur le récif corallien, en restaurant les coraux brisés grâce à l'apport d'une structure de développement qui n’existe pas dans la nature et qui leur permet de se consolider à nouveau.

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